Pétrole : l'Iran vs l'Occident et l'AIEA


Vous le savez sûrement déjà : le prix du pétrole libellé en euros est à un niveau record, dépassant le précédent pic atteint le 3 Juillet 2008. Cette nouvelle intervient seulement un jour après que le Brent libellé en livres sterling atteigne lui aussi un nouveau sommet.
Barclays s’en va même dire qu’il s’agit d’un choc pétrolier régional. Hmmm… Je ne suis pas vraiment d’accord avec l’aspect « régional » puisque les prix du brut en dollars sont eux aussi à des niveaux très élevés. Certes, on reste bien en dessous des 147$ de 2008 mais tout de même ! De plus, si le mouvement haussier conserve ce rythme on ne mettra pas plus de 3 semaines avant de tester les plus hauts. Ian Taylor, le PDG de Vitol, l’une des plus grandes sociétés de courtage sur le marché pétrolier a rapporté cette semaine que le prix du pétrole pourrait atteindre un nouveau record à plus de 150 dollars le baril cette année.


La flambée des prix s’explique par de fortes tensions entre l’Iran et les occidentaux. Téhéran menace désormais d'interrompre immédiatement ses approvisionnements d'or noir vers l'Europe (le pays a déjà cessé d’exporter vers la France et le Royaume Uni), afin de devancer la mise en place en juillet de l'embargo de l'Union européenne. D'autres pays comme le Japon qui n’est autre que le 2ème plus gros client de l'Iran, affichent désormais leur intention de réduire leurs importations de brut iranien.  

Et le mouvement haussier semble avoir encore de beaux jours devant lui puisque vendredi, l’AIEA a publié un rapport affirmant que l’Iran a accéléré son programme d’enrichissement d’uranium. L’agence estime que le pays dispose désormais d'un stock de près de 110 kilos d'uranium enrichi à 20 % et se préparerait à accroître encore ses capacités d'enrichissement dans le site souterrain de Parchin. Et quoi encore ? Ah oui, que l’Iran refuse bien entendu l’accès à ce site. Voilà qui devrait forcer les Etats Unis et l’Europe à hausser le ton.

De plus, les signes de reprise de l’économie américaine suggèrent une hausse de la demande en énergie aux Etats-Unis pour les prochains mois.

Personnellement, je pense que le prix de l’or noir devrait continuer sa hausse mais à un rythme moins soutenu que ces dernières semaines. Le record des 147$ me semble être un objectif facilement atteignable. Si l’Iran persiste à ne pas vouloir coopérer, les occidentaux pourraient tenter de durcir les sanctions envers l’Iran ce qui entrainerait bien évidemment un nouveau mouvement de hausse sur le marché. Enfin, la hausse des prix du brut devrait peser sur les indices européens puisque cela pourrait déboucher sur de nouvelles pressions inflationnistes qui fragiliseraient la reprise économique. 

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