Invité par ARP Selection et pour www.margincall.fr, je suis allé à une projection en avant-première du film éponyme "Margin Call" dont la sortie française est prévue le 25 avril prochain. Au cas où vous en doutiez encore, j'ai plus d'une corde à mon arc, puisque je m'improvise aussi critique de cinéma.
Posons le décor. Margin Call relate l'histoire des employés d'une banque de Wall Street qui resssemble étrangement à Lehman Brothers de par son PDG au nom très proche de l'authentique (Tuld dans le film, Fuld irl) et son leverage, et ce durant les 24 heures qui précèdent le "big one", la grande crise dont beaucoup de banques ne se relèveront pas. Il s'agit de tout faire pour éviter de faire faillite alors que le krach est imminent. Parmi les employés, on retrouve l'excellent Kevin Spacey (dans un rôle qui lui sied à merveille) ainsi que Demi Moore (chef du risk management).
Mes impressions?
Ce qui m'a immédiatement sauté aux yeux -et ce que j'ai trouvé plaisant- c'est le réalisme du film. Tout n'est peut-être pas parfait, mais nous sommes très loin de la simplification excessive de Wall Street: Money Never Sleeps, le très décevant deuxième opus de Wall Street.
Pas de discours moralisateur à l'extrême non plus, mais plutôt un portrait qui se veut fidèle à la réalité et qui montre que les salaires mirobolants des as de la finance ne sont pas dissociables des épisodes de stress qu'ils doivent traverser. Il faut dire que le réalisme du film n'est pas dû au hasard, le réalisateur (J.C. Chandor) a été conseillé par son père qui a passé 40 ans chez Merrill Lynch, pour une fois qu'un réalisateur ne fait pas passer tous les financiers pour de simples êtres diaboliques! Le trader a des sentiments très divers, oui oui. Peut-être pas pendant les heures de négociation mais à la nuit tombée si.

Mes reproches?
Le film manque de "testostérone" (je me comprends) lors de certains passages, j'aurais apprécié que le réalisateur s'arrête un peu plus sur les dernières heures. Le pdg de la banque d'investissement me semble ainsi bien trop gentil et bien trop mal habillé pour son rang. Mais je préfère un film indépendant sans boutons de manchettes (ou si peu) à une grosse production hollywoodienne où le plus passionnant est la garde-robe des acteurs (cf... Wall Street 2).
La traduction française commet l'erreur d'avoir traduit trillion par millard (sans doute à une seule occasion mais quand même). Grave erreur, pas importante pour tout bilingue qui se respecte mais ennuyeux pour les personnes pointilleuses. Bref, cela m'a agacé pendant une bonne minute.
En résumé:
Prenez bien note que ce n'est que mon avis (risk disclosure oblige): Margin Call est un bon film qui aborde l'univers de la finance d'une bien belle manière, il est doté d'un bon casting et d'une bon scénario. Il reste néanmoins à des années-lumière de Wall Street (le premier, le vrai) mais il serait injuste de le comparer à ce chef d'oeuvre. Il s'agit à mon avis de la meilleure approche de la finance par le monde du cinéma depuis 1987.
A noter qu'il s'agit d'un premier film, à budget relativement limité, un excellent début donc pour le réalisateur J.C. Chandor !Memorable Quotes:
- "Be First, Be Smarter or Cheat"
- "You are panicking". "If you are the first out the door, that's not called panicking"
Tu pourras te recovertir.
RépondreSupprimerPierrot
Je l'ai vu également, c'est qd meme un huit clos qui tourne un peu en rond, et on a du mal a croire que tout est découvert par hasard et les discussions au top management sont un peu trop légères et pas assez techniques, avec peu d'options discutées ! Mais de très bons acteurs.
RépondreSupprimerPS: casse couille votre antispam catcha, trop compliqué !