Grece : la suite de la tragédie

Bon faut tout de même que je vous raconte la suite de l'aventure du défaut/sauvetage sans fin de la Grèce.

Manifestement les créanciers (les méchants banquiers qui ont prêté à la Grèce) et le débiteur (le vilain pays Grec dépensier) se sont mis d'accord pour ne pas faire défaut sur la prochaine grosse échéance de dette le 20 mars. En effet, le gentil Eurogroupe (comprenant la BCE, le consortium des banques et l'UE) est d'accord de débloquer une somme d'argent  pour se repayer elle même (oui rembourser la dette Grec détenue par l'Eurogroupe, c'est un peu comme se prêter de l'argent pour se rembourser soi-même).


Mais en échange de ce geste la Grèce a consentie des efforts de restructuration.

Et tout le monde autour de la table est tombée d'accord sur un % d'annulation de la dette grecque...oups j'ai dit le mot interdit.

Bien oui, le voila notre prochain problème. Mais tout d'abord qu'est ce qu'un défaut ?

Pour mémoire, un défaut c'est :

  1. Non paiement à temps du principal d'une dette (je te prête 100, 100= le principal)
  2. Non paiement à temps d'un intérêt (je te prête 100 au taux de 2%/an, 2%= l'intérêt)


L'Eurogroupe (la BCE et Mme Merkel en tete) compte s'en sortir comme cela en disant que puisque le créancier et le débiteur sont d'accords de diminuer le montant de la dette grecque, ça ne tombera pas dans la définition d'un défaut...

FAUX Mme Merkel, il fallait lire les petites lignes en bas du contrat. Un défaut c'est aussi :

  • Allongement de la maturité de la dette du prêt
  • Baisse des intérêts du prêt
  • Diminution du principal du prêt
Ah ben là normalement on ne peut pas être plus en plein dedans. Donc défaut ? Bah pas sur...

Vous me direz, mais quel est l'intérêt de s'embêter sur ce sujet dans la mesure où ça y est tout le monde est d'accord sur l'annulation de X% de dette grecque.

Tout le monde oui, sauf un petit village gaulois...(euh non je m'égare), sauf les acheteurs de CDS (Credit Default Swap)...KESAKO Encore ?

Un CDS c'est une assurance contre le défaut d'un pays ou d'une société contractée avec une entité tierce (en général banque, assurance, fonds d'investissement...).

Et donc ceux-là qui se sont achetés une assurance contre la faillite de la Grèce n'ont aucune envie qu'on leur vole leur défaut, ce qui leur interdirait de pouvoir exercer leur assurance chèrement achetée et donc de se faire rembourser.

Ça tombe bien, l'ISDA (l'association de joyeux banquiers qui s'occupe de ce sujet) va devoir dire aujourd'hui 17h (GMT) si ...attention lisez bien : "elle se pose la question de traiter ce problème", je vous jure c'est quasiment ecrit comme cela ICI.

Bref ce sujet que la BCE et l'Allemagne souhaitent éluder depuis le début de la crise va devoir être mise sur le tapis. Et il n'est pas anodin vu l'ampleur des CDS traité sur la Grece.

Ca va être marrant à regarder comme histoire. Bon si l'ISDA se décide à ne pas annoncer le défaut autant dire que le marché du CDS va prendre du plomb dans l'aile pour un bout de temps. Mais si elle annonce le défaut elle met un gros coup de pelle sur le fragile chateau de cartes qu'à construit laborieusement l'Eurogroupe.

Réponse à 17h je vous ai dit ! Un peu de patience.

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