Bull and Bear : la finance et ses codes



Le milieu de la finance comme plein d’autres, a son propre jargon, ses propres codes. Un mélange d’anglais et de termes techniques, la plupart du temps raccourcis et tronqués dans le but de se faire comprendre rapidement.













"Bull" et "Bear" en font partie. Quand ces termes sont-ils employés ? Que signifient-ils réellement ?


Dans l’arène boursière, c’est un combat sans fin et sans merci que se livrent les uns et les autres, s’affrontant continûment dans l’interminable quête d’un prix favorable, on distingue alors :

- Les « Bulls » correspondent aux optimistes qui pensent que le marché est haussier sur un horizon de temps et un sous-jacent / support financier donné.

- Les « Bears » soutiennent l’inverse.


    On peut aussi appliquer ces termes à une tendance de marché. Un marché "bullish" est un marché haussier, le marché "bearish" est son opposé. Par exemple, de 1982 à 2000 les marchés était "bullish" dans la tendance générale (Bulle internet). L'échelle de temps ou de progression n'a maintenant plus d'incidence, on pourra dire d'une action Intraday qu'elle est "bullish" ou "bearish".


    Pourquoi  "Bull " / "Bear" et pas autre chose ?

    Historiquement le milieu de la finance a choisi ces deux animaux pour des raisons bien précises. 

    • Lorsqu’un ours attaque une proie, il assènera ses coups de griffes du haut vers le bas, dans le but de plaquer sa victime au sol. L'investisseur "Bear" poussera donc les marchés à la baisse, vers le sol et plus bas encore.
    • Lorsque le taureau attaque, ses coups principaux sont portés grace à ses cornes, décrivant un mouvement allant de bas en haut. L'investisseur "Bull" poussera donc les marchés à s'envoler vers de nouveaux sommets et plus haut encore.




    Après quelques recherches j'ai pu lire que cette métaphore était en faite raccourcie. Ces deux termes ne tireraient pas leur racines de ces analogies.
    Il faut remonter en 1761, date de parution de « Every man his own broker – Or a guide to Exchange Alley » de Thomas Mortimer. Il décrit alors qu'à cette époque, les "jobbers" londoniens, négociants dans le marché des peaux, s'étaient faits une spécialité en vendant la peau d'ours avant même de l'avoir tué (ici littéralement). Il décrivit le même fait lors du Krach de la South Sea Company en 1720, où beaucoup vendirent à terme des titres qu'ils ne possédaient pas.
    C'est ainsi que Mortimer décrivit les "bears" comme des êtres "maigres, l’air hagard, féroces de mine, constamment sur le qui-vive, …, effrayant par des menaces infondées et des fausses rumeurs quiconque voudrait acquérir ce qu’ils veulent acheter eux-mêmes" et à l’opposé les bulls « boudeurs et lourds, assis dans un coin dans une posture mélancolique ». 
    De cette description est née l'image du baissier prosélyte, le "bear", et celle du haussier débonnaire, le "bull".




    Dérivés

    Ces deux termes ont été utilisés au fil du temps dans de nombreux cas comme des indicateurs techniques (Bear and Bull power) et même des produits financiers (Bear Spread).






    Plus qu'une simple image, un symbole


    - Déplacée à Bowling Green Park, face au financial district New yorkais, trône "Charging Bull", la célèbre statue de l'artiste Arturo Di Moca. Un taureau en mouvement comme le décrit son titre, figure du marché haussier (coup de corne). Elle présente « la force et la puissance du peuple américain » selon l'artiste. 



    Anecdote: Vous pourrez observer, vous qui êtes ou qui irez à New York, que sa tête est plus claire que son corps. En effet, tous les matins certains traders ont pour habitude de lui caresser la tête pour leur porter chance.


    - Devant l'important centre financier de Francfort en Allemagne ou l'on peut voir les statues de l'ours et du taureau se fixant comme lors d'un "duel occulaire" (concept peut-être inexistant)
    Anecdote: Aucune









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