Entre optimisme et fantasme : restructuration de la Grece

Nous nous sommes procuré le document de travail confidentiel (disponible a la fin de ce papier) qui a permis de construire le nouveau plan de sauvetage de la Grece.... ANALYSONS-LE







Toute la solidité du plan (dont nous analysons les grandes lignes ICI) repose sur les hypothèses de croissance du pays.

Quand on appauvrit un pays, quand il ne peut investir en capex de développement (car les robinets à refinancement sont coupés pour au moins 5 ans), quand on met au chômage des fonctionnaires, quand on sature le pays de taxes, on a du mal à imaginer que ce pays arrivera à retrouver une croissance rapidement. Pas selon l'Eurogroupe !






Les derniers chiffres de croissance de la Grece publiés fin décembre 2011 montrent une récession de -7% (en bleu dans le graphe ci-dessous). A présent comparons cela aux scénarios de l'Eurogroup (dans le graphique ci-dessous).


On constate une évidente rupture entre le réalisé et l'espéré (fantasmé).

Je ne dis pas que c'est impossible, je trouve juste que même la version pessimiste de croissance de la Grece me semble sauvagement optimiste.

On pourrait se dire que ce n'est pas si grave mais en fait la sensibilité du plan à ces hypothèses de croissance est extrêmement élevée.

L'objectif annoncé et donné à la Grece, est d'avoir en 2020 un ratio d'endettement (Debt/GDP) de 120% on y arriverait en suivant le plan avec une hypothèse de croissance optimiste (qui me semble illusoire).

Si on tombe dans le scénario pessimiste (qui je le rappelle me semble très optimiste) des hypothèses de croissance le taux d'endettement en 2020 ne serait pas de 120% mais  de seulement 140%...vs 160% maintenant. Est-ce vraiment utile ?

Probablement oui pour ne pas aller au défaut de la Grece qui mettrait dans le pétrin toutes les banques européennes, le FESF, la BCE...

Au final, l'impression que j'ai, c'est que l'Europe s'est faite ce plan pour elle même, de façon un peu cosmétique, pas vraiment dans l'objectif de sauver la Grece.

Maintenant je pense que l'Eurogroup compte aussi sur l'effet de traction des marchés qui vont (enfin) redevenir optimistes et donc faire s'éloigner les besoins de recapitalisation du secteur bancaire et donc s'éloigner l'hydre de nationalisation des banques par les Etats.

Greek Sustainability Proposal










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