Cela fait deux jours que je lis des articles sur la probable IPO de Facebook, où l’art de gagner toujours plus, que j’entends parler de chaîne de Ponzi. Et bien je vais envoyer du concret.
Je répondrai sans sourciller « des quenelles » messieurs dames ! (Référence à l’humoriste et non au fanatique). Je pense bien entendu au cas Grec.
Comment est-il possible que des erreurs sur Bilan aussi énormes puissent être passées sous silence ? Sont-elles passées sous silence ? Comment ?
Avant de rentrer dans les détails, je crois qu’il est important de rappeler qui est Goldman Sachs.
C’est avant tout une banque d’investissement créée en 1869. Son siège se situe à Wall Street, et dispose de bureaux dans les plus grandes places financières de ce monde. À sa tête on retrouve Lloyd Craig Blankfein, succédant à Henry Paulson.Je ne ferai aucune remarque quant à Henry Paulson qui quitta ses fonctions pour rejoindre le poste de secrétaire du trésor des Etats-Unis. Sauf à dire que GS sait placer ses cadres aux plus hauts postes du monde, à tel point qu’elle donne une dimension, encore jamais atteinte, au conflit d’intérêt. Nous avons d’ailleurs pu le voir ces derniers temps, deux cavaliers ont été placés sur l’échiquier européen (Draghi, Monti). Vous le verrez, ce ne sont pas les premiers, mais surtout loin d’être les derniers.
Plus sérieusement c’est une des institutions les plus rentables du monde, avec près de 30 % de rentabilité moyenne par an ces 10 dernières années. Elle est formée de deux branches principales, la banque d’investissement avec ses activités inhérentes, à savoir le conseil financier et la gestion d’actifs, et la banque de capitalisation et d’échange, séparée en trois services comme le prêt à taux fixe, change ou les contrats à terme.« Un grand pouvoir, implique de grandes responsabilités »
GS l’a très bien compris. En 2001, c’est le débarquement en Grèce, avec une lourde valise de produits financiers. Sûrement douteux et extrêmement complexes. Pourtant, la manipulation est très simple. Vendre de la dette grecque sur les marchés en euro et en dollar, puis faire varier la parité du taux de change. On diminue ainsi la valeur de la dette, faisant disparaître temporairement quelques milliards de dollars. On appelle ça un très joli « swap de devise » !
GS l’a très bien compris. En 2001, c’est le débarquement en Grèce, avec une lourde valise de produits financiers. Sûrement douteux et extrêmement complexes. Pourtant, la manipulation est très simple. Vendre de la dette grecque sur les marchés en euro et en dollar, puis faire varier la parité du taux de change. On diminue ainsi la valeur de la dette, faisant disparaître temporairement quelques milliards de dollars. On appelle ça un très joli « swap de devise » !
L’histoire ne s’arrête pas là. On peut ici parler de la moitié de la quenelle. La suite est plus drôle. Je tairai mes soupçons de trafic des bilans comptables par GS, visant à alléger la dette sur le PIB Grec. Le gestionnaire de la dette grecque étant un certain Petros Christodoulos, ex-trader de la firme.
C’est en 2009, comme bien d’autres pays, que la Grèce se retrouve au bord de la faillite.
Que fait-elle ? Elle demande une aide.
Que fait Goldman ? Bien entendu, elle rassure les investisseurs en injectant 300 millions d’euros en Grèce. Le pays peut continuer à s’endetter tranquillement. Une dette quelque peu instable. La banque va alors s’assurer. Elle conseille à ses clients des CDS sur la dette Grecque. Les taux d’intérêts montent. La Grèce est mise en joue. Le glissage de quenelle prend forme, GS spécule sur le pays qu’elle conseillait. Réaction immédiate de la Grèce, qui pour sortir de cette mauvaise passe nomme, tenez vous bien, Lucas Papademos. Vous vous souvenez ? Le gouverneur de la banque centrale Grecque jusqu’en 2002 ! Oui pendant la période du « trucage » des comptes !
Que fait-elle ? Elle demande une aide.
Que fait Goldman ? Bien entendu, elle rassure les investisseurs en injectant 300 millions d’euros en Grèce. Le pays peut continuer à s’endetter tranquillement. Une dette quelque peu instable. La banque va alors s’assurer. Elle conseille à ses clients des CDS sur la dette Grecque. Les taux d’intérêts montent. La Grèce est mise en joue. Le glissage de quenelle prend forme, GS spécule sur le pays qu’elle conseillait. Réaction immédiate de la Grèce, qui pour sortir de cette mauvaise passe nomme, tenez vous bien, Lucas Papademos. Vous vous souvenez ? Le gouverneur de la banque centrale Grecque jusqu’en 2002 ! Oui pendant la période du « trucage » des comptes !
La cerise sur la quenelle, (restons dans le thème) début novembre 2011, Mario Draghi est nommé à la tête de la BCE.
- - « Que faisiez-vous entre 2002 et 2005 ? »
- - « J’étais à vice président de la branche européenne chez Goldman Sachs » (NDLR : « je vendais les ‘swaps’ grecques aux européens »)
Vous l’aurez compris je pense, Goldman en plus de maquiller la dette Grecque, a spéculé sur la possibilité d’un défaut du pays qu’elle conseillait.
Le monde à l’envers ?
Je répondrai par une autre question. Pourquoi ? En achetant des couvertures CDS, la plupart des investisseurs cautionnent l’action de Goldman. En injectant de l’argent en Grèce, on leur permet surtout de s’endetter. Peut-être aurait-t ‘il été judicieux de vraiment vérifier les comptes avant de s’embourber avec un problème au départ ridicule, qui met à mal toute une zone économique.
Celui qui a l’argent a le pouvoir. Un rêve pour tous les grands de gouverner le monde. Alors cherchons plus, toujours plus.



Il faut tout de même rappeler que l'erreur des Grecs a ete de vouloir rentrer dans l'euro, car pour cela, elle a du, effectivement, passer par GS et une de leur banquière, "Addy" ( = Antigone Loudiadis ), qui s'est chargée de falsifier les comptes... pour enfin rejoindre la zone Euro. La Grèce a été considérée comme un client, pas comme un Etat, voila tout. GS a seulement fait son job, après, on connait très bien comment LA banque fonctionne.
RépondreSupprimerAh au fait, excellent article Simon ;-)
RépondreSupprimerGS est quand même sacrément friandes des pays aux dettes instables. L'erreur vient surtout de l'Europe qui n'a rien voulu voir et qui se retrouve maintenant dans une merde sans nom.
RépondreSupprimerEn tout les cas bonne vision. Je viens de voir le problème autrement, un autre rouage :) Merci
Merci :)
RépondreSupprimerEn même temps, ils prennent l'argent ou il y en a, quite a créer des crises. Qui ne le ferait pas a leur place sérieusement ?
RépondreSupprimerAh mais je ne juge pas. J'expose juste ce que je sais. Ce que je sais c'est qu'il font suffisamment de bénéfice pour faire ce genre de choses. Madoff prenait l'argent où il était, pour autant le ferais-tu?
RépondreSupprimerLe problème c'est que, et là je te rejoins sûrement, si ce n'est pas toi qui le prend, quelqu'un d'autre le fera :).
Cet article révèle que la Grece pour entrer dans la zone euro a dû montrer patte blanche, qu'elle a trouvé un professionel pour l'y aider, et que vu la situation connue de ce pays, ce même professionnel en a profité pour faire son job auprès de ses clients en proposant des CDS.
RépondreSupprimerLes gars issues de cette banque ont un tel réseau et de telles compétences qu'ils sont ensuite sollicités partout.
Bon super. Mais c'est quand même pas eux qui ont fait que la Grèce s'est retrouvée en zone € sans fiscalité et sans cadastre, avec un peuple prêt à jouir sans contrepartie en huile de coude.
Tu parles d'un complot...
Tres bon article ! Plaisant a lire et informatif. Un regal !
RépondreSupprimer"Mais c'est quand même pas eux qui ont fait que la Grèce s'est retrouvée en zone € sans fiscalité et sans cadastre, avec un peuple prêt à jouir sans contrepartie en huile de coude." D'après moi, sans eux elle n'y serait sûrement pas maintenant. Ils ne sont bien entendu pas responsables du fonctionnement interne de la Grèce ("peuple prêt à jouir sans contrepartie en huile de coude.").
RépondreSupprimerMais ils savaient pertinemment quelles seraient les conséquence de l'entrée dans la zone euro d'une telle économie.
Merci beaucoup Eric :)
RépondreSupprimerconséquences*
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