
Après quelques discussions et recherches j'ai découvert que l'Inde était un gargantuesque (1 milliard 200 millions de personnes c'est gargantuesque) nid à bactéries résistantes, un gigantesque camp d'entraînement microbien.
Un peu d'histoire :
Le Patent Act de 1970 a officialisé cet état de fait, la copie de médicament était définitivement autorisée. Aujourd'hui l'Inde est le premier producteur mondial de médicaments génériques avec des champions nationaux comme CIPLA ou Cadila. La pression internationale augmente pour faire abandonner cette situation mais l'Inde la contourne en ne copiant plus exactement le médicament mais en y apportant de toutes petites modifications.
L'espérance de vie :
La résultante est qu'aujourd'hui l'Inde peut se soigner comme en témoigne l'espérance de vie des indiens (en jaune) qui rattrape sérieusement la moyenne mondiale. (source : banque mondiale)
Un problème sanitaire :
Mais un autre problème se profile. Il est sanitaire celui-là et concerne la planète entière.
L'Inde et son système médical dispense très mal ces antibiotiques à travers la population, aucune politique d'explication n'accompagne la médication, de ce fait certains indiens prennent des antibiotiques de façon quotidienne pensant que cela protège... Vous pourriez vous dire que c'est bien loin de votre quotidien mais que nenni.
Selon une étude du Lancet, ce gène, amoureusement baptisé NDM-1 (pour New Delhi metallo-β-lactamase 1), découverte en 2009, rendrait les bactéries résistantes à tous les antibiotiques sauf deux (tigécycline et la colistine), voir aucun suivant certains cas recensés depuis dans une étude menée par l'université de Cambridge.
Selon une autre étude du Lancet, ce gène serait suffisamment adaptable pour passer d'une bactérie à l'autre et donc rendre résistant ses petits collègues. Enfin, toujours dans le Lancet, elle aurait été retrouvée dans le réseau d'eau public de la capitale politique indienne, New Delhi.
Ne croyez pas que ces microbes nouvelle génération 3.0 vont rester sagement en Inde, ils ont déjà commencé a se répandre à travers le monde obligeant la réponse médicale apportée avec des traitements probabiliste (NDLR un traitement probabiliste est l'attitude d'un médecin qui ne connais pas exactement la bactérie mais donne tel médicament pour traiter le sujet qui aura X% de chance de guérir) ne sont plus adaptés et les organismes de santé publiques sont obligés de re-paramétrer la réponse standard (cf. étude de l'AFSSAPS en France qui parle du Japon, de l'Inde et de la Grece).
On peut faire un parallèle avec les marchés financiers. Ces derniers sont mondialisés les capitaux circulent librement et il faut en tenir compte dans la réponse aux crises financières et sa régulation, mais d'un point de vue sanitaire avec la libre circulation des personnes c'est le même probléme, la planète partage ses microbes. Une simple réponse locale serait inutile, ne pas venir en aide aux indiens sur leur politique de médication pourrait avoir des impacts importants sur la santé de toutes les personnes à travers le monde dans les années à venir.
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