Conjoncture : La BCE peut-elle sauver l'euro ?


Aujourd'hui, seule la Banque centrale européenne dispose des moyens nécessaires pour mettre un terme à la crise de la dette en Europe. Encore faudrait-il que ses responsables acceptent de les utiliser...


Et commençons avec des chiffres, donnés par le Capital de ce mois de Février :

 - 55% de Chances que la BCE continue de refuser d'intervenir : " Les Allemands redoutent que le renforcement de l'action de la BCE provoque de l'inflation et incite les Etats à se montrer moins vertueux. Mario Draghi partage ce point de vue. Mais il pourrait changer d'avis si la crise s'aggrave. "

- 30% de Chances qu'elle élargisse ses aides aux Banques : " Elle leur a déjà prêté 490 milliards d'euros afin de les inciter à acheter des obligations européennes. Si ça ne suffit pas, elle pourrait ouvrir les vannes de ses crédits encore plus grand. "

 - 15% de Chances qu'elle prête aux Etats directement: " C'est la solution qu'appellent de plus en plus d'experts : en rachetant elle-même les obligations souveraines, la BCE stopperait une fois pour toutes la contagion. Mais elle n'envisagera probablement cette option qu'au pied du mur. "


Selon Gerard Thoris, enseignant à Sciences-Po, la BCE serait la seule institution à posséder la force de frappe nécessaire pour mettre fin à la contagion.

Notre cher Président, quant à lui, a appelé le vendredi 06 Janvier "toutes les institutions europeennes" à agir pour surmonter la crise de confiance qui ébranle la zone euro, visant ainsi, sans la nommer, la BCE.

De plus, les mécanismes déjà mis en place, comme le FESF et bientôt peut-etre le MES, sont insuffisants et trop limités.

Mais alors, quelles sont ces fameuses armes que possède la BCE et comment peut-elle nous sauver.


Sa Première arme : Son principal taux directeur, abaissé de 1.25 % a 1.00% le 8 decembre 2011. C'est "l'arme" la plus connue et la plus facile à mettre en place, celle qui est toujours utilisée en premier lieu pour relancer l’économie et la croissance.


Sa Seconde arme : Les crédits exceptionnels aux Banques. Les fameux LTRO, ces opérations de refinancement. Des prêts en général sur 6 ou 12 mois. Ce mécanisme est enclenché lorsque celles-ci ne se prêtent plus en elles, ou très peu, comme actuellement. J-C Trichet (ex-président de la BCE, maintenant au Conseil d’Administration d'EADS), avait lancé en août dernier ces prêts d'urgence aux banques. Mario Draghi (Actuel Président de la BCE et ex-Vice Président de Goldman Sachs Europe (de 2002 a 2005) a continué dans la lignée de son prédécesseur en accordant carrément des prêts sur 3 ans a 1%... pour des montants illimités. Sympa ! Le 21 décembre dernier, 523 Banques Européennes ont emprunté, sur 3 ans, quasiment 490 milliards d'euros ! Demain, le 29 Fevrier, cette même opération aura une nouvelle fois lieue, mais plusieurs Banques, voulant rassurer leurs actionnaires et les marchés, annoncent déjà qu'elles ne participeront pas à cette nouvelle opération, mettant en avant leur Core 1, au-dessus des 9%, conformément a Bale III, comme la fait dernièrement la BPCE au moment de l'annonce de leur résultats. D'autres banques, comme la Banque d'Affaires Allemande Commerzbank ont également refusé cette opération de refinancement.


Sa Troisième arme : Les comptes "au jour le jour", avec une rémunération de 0.25%, d'habitude très peu utilisés, sont aujourd'hui privilégiés par les Banques. L'argent des Banques est déposé pour la nuit, et les sommes recueillies battent des records, ont plutôt ont battues des records chaque nuit. En effet, si vous nous suivez sur Twitter, vous avez pu constater que chaque matin du mois de décembre, nous vous annoncions des records de plus en plus fous, avec plusieurs centaines de milliards d'euros déposés toutes les nuits. La situation s'est calmée en ce début d’année 2012 grâce au rebond des marchés, comme d'habitude en Janvier, grâce aux publications annuelles...

Sa Quatrième arme : C'est la plus puissante, celle que l'on appelle le "Bazooka" : Le rachat direct d'obligations souveraines. En effet, il suffirait qu'elle s'engage à racheter toutes les obligations européennes traînant sur le marché sans aucune limite ni conditions. Ce processus n'a pas été lancé, mais la BCE, pour faire baisser les taux Grecs, Italiens, Espagnols, ou Portugais, rachète donc leurs obligations, comme notamment pour éviter que le taux Italien ne dépasse les 7.50%, ce qui serait catastrophique (Cette intervention de la BCE a eu lieu lorsqu'il était très haut il y a de cela 1 à 2 mois).


Personnellement, je pense que les opérations de refinancement (ou LTRO ) sont une bonne solution, du moins pour prolonger la "vie" des établissements bancaires et pour leur éviter une banqueroute à la Lehman. Si la situation s'aggrave dans les prochains mois, la quatrième arme, devra être mise en place pour éviter tout défaut de paiement de nos chers Etats Européens. Enfin, je ne pense pas que (Super)Mario Draghi abaissera une nouvelle fois son taux directeur, déjà très bas. Logique.









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