Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la vie sexuelle des traders sans jamais oser le demander

C’est vendredi après-midi, j’imagine que votre semaine a été aussi chargée que la mienne, alors détendons-nous un peu. Je vous propose de nous pencher ensemble sur un sujet aussi capital qu’inexplicablement ignoré des observateurs pourtant avertis du monde mystérieux de la finance, et qui, j’en suis sûr, attise la curiosité du plus grand nombre et les fantasmes humides des quelques pervers polymorphes que ce site compte sans doute parmi ses lecteurs (sans parler des auteurs) : la vie sexuelle du trader. Et bim.

Bon, je sais : je pars du principe que le trader est un monsieur et pas une madame. L’éthique, la parité et le politiquement correct exigeant, avant d’entrer dans le vif du sujet, de vous expliquer pourquoi, je vous rappelle que l’écrasante majorité des traders sont des monsieur, pas des madame. Oui, vous avez raison (le client a toujours raison), c’est dégueulasse, mais pour l’instant c’est comme ça. Croyez-moi les filles, j’aurais adoré écrire ce papier sur votre sexualité plutôt que sur celle de Sky ou d’Éric, mais je n’ai pas trop le choix. Peut-être que si vous parvenez à prendre d’assaut cette profession avec autant d’à propos que les précédentes, je devrai d’ici quelques temps écrire une version féminine des présentes élucubrations. Je l’espère sincèrement et m’y prépare avec appétit, mais pour l’heure je dois me conformer à la dure loi du marché. « Dura lex mercatoria, sed lex scriptor », comme disait mon pote Jules César.

En outre, j’écarte volontairement le cas du trader homosexuel — non pas que ça soit mal, mais le champ de mon expertise en la matière se trouve sévèrement limité par le double-fait (un double-fait — parfaitement) que d’une part je suis moi-même hétérosexuel, et que d’autre part tous les traders que je connais sont en apparence hétérosexuels (mais qui sait ?).

Ces dernières précautions satisfaites, il est temps de lever le voile sur la théorie au coeur de cet article : que les traders n’ont pas, ou pratiquement pas, de vie sexuelle. Cet inavouable secret à peine révélé, il ne me reste que quelques instants pour vous en livrer les raisons avant que l’un des mes sympathiques co-auteurs ne me défonce la boîte crânienne à l’aide de sa console Bloomberg. J’opte donc pour le couteau-suisse ancestral de la productivité en écriture : la liste. Allons-y, le temps presse.

1. Ne vous fiez pas à l’image d’Épinal (ni à celle de Shia LaBeouf dans Wall Street 2) : le trader n’est pas un homme à femmes. Typiquement, c’est plutôt un matheux, surtout quand il est français. Son adolescence, il l’a plus souvent passée à garnir son dossier d’inscription en prépa qu’à faire courir ses mains moites le long du corps boutonneux et changeant d’une jeune fille en fleur de pustule. Cette expérience, il a dû en repousser… l’expérience (et merde) au mieux à son arrivée en école de commerce ou, plus souvent, d’ingénieur, à moins qu’il ne soit tombé sur l’une des trois classes préparatoires de France où une relation sexuelle s’est un jour nouée. Résultat : il entre dans la vie active avec un CCF (capital confiance foufoune) proche du néant. Il a 25 ans, un abonnement VIP à YouPorn, et tout à apprendre.

2. Fiez-vous à l’image d’Épinal (ou à celle de Shia LaBeouf dans Wall Street 2) : même si j’ai plus ou moins soutenu le contraire la semaine dernière, ces gens-là gagnent tout de même nettement plus de sousous que le commun des mortels. Combinez cet EFI (élément factuel indiscutable) avec la brillante démonstration réalisée au point 1 ci-dessus, et vous comprendrez que la tentation est grande, pour le trader qui vient de toucher son premier bonus, de compenser en société son manque de CCF par le solide matelas de PJF (pognon à jeter par les fenêtres) qu’il a commencé à se constituer. Erreur fatale bien sûr : année après année, toutes les études un tant soit peu sérieuses confirment à qui veut bien entendre la vérité des statistiques que si le CCF et le PJF peuvent, de prime abord, apparaître interchangeables, non seulement ils ne le sont pas, mais pire encore, au-delà d’un certain seuil, l’insertion de quantités massives de PJF sur une base de CCF trop diluée produit les mêmes effets incontrôlables que celle de Mentos dans une bouteille de Coca Light. Autant dire que le pauvre diable se retrouve avec tous les défauts de l’authentique douchebag des chaumières (qualité d’écoute équivalente à celle d’un char d’assaut, pratiques vestimentaires au-delà du discutable, confusions répétées entre une meuf et une PlayStation, etc.) sans, malheureusement pour lui, l’unique qualité qui permet à cette curieuse coterie de se reproduire depuis la nuit des temps : attirer comme des mouches les membres les plus vulnérables de la gent féminine.

3. Pour ne rien arranger, le jeune trader, quel que soit son niveau de compétence, semble le plus souvent incapable de transposer ses connaissances professionnelles les plus élémentaires (modélisation, pricing, market sense) à la sphère des relations amoureuses. Ainsi, n’écoutant que sa soif, aveuglé par les images d’Épinal et celle de Shia LaBeouf dans Wall Street 2, il s’attaque à des marchés sur lesquels son PJF pourtant fort honorable passe pour famélique et où son CCF le condamne aux basses-oeuvres du back office (ceci n’est pas une blague à connotation sexuelle). En d’autres termes : il passe ses nuits dans des boîtes où il découvre, halluciné, qu’il existe bien des gens cent mille fois plus blindés que lui (acteurs américains, oligarques russes, princes saoudiens, j’en passe et des meilleurs), et surtout qu’avoir organisé trois grosses soirées mousse pour le BDE de Centrale ne vous confère aucune légitimité face à un mannequin italien de 21 ans en manque de cocaïne.

Voilà. Je vais devoir vous laisser : j’aperçois Sky et Éric qui approchent, le regard mauvais. Je vous aurais bien expliqué comment notre ami trader peut s’en sortir aussi brillamment qu’eux, mais ce sera pour une prochaine fois (là, tout de suite, ma priorité est de rester en vie). Tchuss !

13 commentaires:

  1. Qu'est ce que c'est con comme article. Pathétique !!!!

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  2. INFINIMENT VRAI !!!

    Mais admettez que vous parlez tout de même d'une race de connards immatures qui, s'ils garnissent effectivement les rangs de nos Français de financiers, n'en sont pas les uniques représentants. Il y a aussi des gens biens, matures, amoureux, simples.

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  3. Tu viens de te reconnaitre en tant qu'organisateur de soirèe à X et tu frustres ? Je comprends ton commentaire alors

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  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  5. Anonyme, tu viens plus aux soirées ?

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  6. Les gars, c'est pas censé être le mercredi le jour des enfants ??

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  7. On a décidé que c'était le vendredi. C'est comme ça.

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  8. Il manque un paragraphe dans ce billet: de l'effet de la cocaïne sur le comportement sexuel du trader.

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  9. Moi j'aime, et j'approuve !!

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  10. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  11. Donc tout ce que mes copains traders au Japon avant de prendre leur retraite (passer en banque plonplon avec villa somptueuse, voire chateau en France) me racontaient sur leurs sorties dans les bars de Tokyo avec services spéciaux était faux ??
    Bon, c'était au siècle dernier aussi

    et ils avaient l'air de s'amuser sur Boat Quay à Spore aussi (avant qu'on ouvre Clark quay puis des millions de trucs, on les trouvait dans les bars de Boat Quay)

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